
[Scènes ouvertes] JEAN L'ANGE, ORGUE
CNSMD DE LYON - amphithéâtre Darasse (LYON)
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« Résonances Baroques : Un Pèlerinage Musical à travers les Siècles »
- Johann Sebastian Bach : Prélude et Fugue en ut mineur – BWV 546
- Dietrich Buxtehude : Mit Fried und Freud ich fahr dahin (Dans la paix et la joie, je m’en vais) – BuxWV 76
- Dietrich Buxtehude : Praeludium en ré mineur – BuxWV 140
- Johann Jakob Froberger : Ricercar XI
- Girolamo Frescobaldi : Toccata, Kyrie, Christe, Kyrie, Canzon (extraits de la Messa della Madonna, Fiori Musicali)
- Jean Langlais : Fantaisie, Thème et Variations, Épilogue (extraits de l’Hommage à Frescobaldi)
Œuvre de maturité composée pendant son séjour à Weimar, le monumental Prélude et Fugue en ut mineur BWV 546 montre la grande complexité, la puissance d’inspiration et la richesse d’écriture de Johann Sebastian Bach. Débutant sur des accords déchirants rappelant notamment le chœur final de la Passion selon Saint-Matthieu (BWV 244) et le début de la cantate Wer sich selbst erhöhet (Celui qui s’élève sera abaissé – BWV 47), le prélude donne à l’auditeur le sentiment que la mort est omniprésente. Bach utilise régulièrement et subtilement des éléments de chorals notamment dans le deuxième thème du prélude qui, sous forme de fugato au motif ascendant puis descendant, présente des similitudes avec la mélodie du choral Jesu, du mein liebstes leben (« Jésus, toi, ma vie bien-aimée ») apportant une dimension spirituelle à l’aspect dramatique de la pièce. La fugue, d’une structure assez simple, remaniée sans doute plusieurs fois, est écrite à cinq voix dont le motif mélodique rappelle les accords douloureux du prélude. S’enchaînent les entrées successives des quatre premières voix, un divertissement, et la contre-exposition. Enfin la fugue se conclut par une coda à quatre puis cinq voix, qui conclut par les accords du début du prélude.
Composées en 1671 par Dietrich Buxtehude pour les funérailles du surintendant de la ville de Lübeck Meno Hanneken qu’il considérait comme son père spirituel, les variations canoniques Mit Fried und Freud ich fahr dahin (Dans la Paix et la Joie, je m’en vais – BuxWV 76) apporte une atmosphère de réflexion et de sérénité après une certaine inquiétude pesante et continuelle qui règne dans la fugue de Bach. Elles explorent les thèmes de la paix et de la joie dans le voyage vers l'au-delà, établissant ainsi un lien émotionnel avec l’auditeur à travers son expression méditative. Elles font par ailleurs référence aux quatre versets du Cantique de Siméon : l’acceptation de la mort, la rencontre avec le Sauveur, le fait que cela est possible pour tous et la lumière qui éclaire les peuples et glorifie Israël. Il s’agit d’un quadruple contrepoint renversable comme une préfiguration des variations canoniques de Bach qui fut beaucoup influencé par la musique du musicien de Lübeck.
Le Praeludium en ré mineur, tonalité très utilisée par les compositeurs pour évoquer le drame, la gravité ou une intensité émotionnelle accrue, de Buxtehude prolonge la contemplation initiée par le choral précédent. Sa structure contrapuntique élaborée et ses harmonies riches évoquent une profondeur émotionnelle, créant ainsi une transition fluide vers les pièces suivantes tout en maintenant l'atmosphère méditative. Archétype du genre, ce Praeludium est une page maîtresse des œuvres pour orgue de Buxtehude qui annonce le mieux son contemporain J.S. Bach. Du caractère sombre de la tonalité de ré mineur, il est découpé en cinq sections bien distinctes commençant par une grande introduction que l’on pourrait comparer avec début de la Toccata dite « dorienne » de Bach. Il est suivi d’une première fugue annoncée par la fin de l’introduction puis d’un récitatif plutôt calme, une deuxième fugue écrite sur le même motif que la première et enfin une coda finale exploitant les richesses harmoniques de l’orgue.
Johann Jakob Froberger reste intimement lié au développement de la musique baroque allemande dont seront influencés plus tard Buxtehude et Bach. Disciple de Girolamo Frescobaldi, il laisse derrière lui un immense répertoire pour claviers. Le Ricercar XI de son catalogue, dans la tonalité elle aussi de ré mineur, offre une perspective contrastée avec ses lignes mélodiques complexes et son atmosphère introspective. Cette pièce invite à une réflexion profonde sur les thèmes abordés précédemment, offrant ainsi une exploration élargie de la spiritualité baroque.
La Messa della Madonna de Frescobaldi transporte l'auditeur dans une ambiance solennelle et extatique. Ses harmonies riches et ses textures vocales évoquent des émotions profondes, renforçant ainsi les thèmes de transcendance et de spiritualité. Extraite du recueil Fiori musicali ou « Fleurs musicales », cette œuvre écrite sur la messe grégorienne Cum Jubilo (avec Joie), dédiée aux fêtes de la Vierge Marie, est une adaptation pour orgue de la messe polyphonique composée par Frescobaldi. L'adaptation pour orgue de la Messa della Madonna conserve l'architecture générale de la messe, avec ses différents mouvements liturgiques, tels que le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus, l'Agnus Dei, etc. Cependant, elle adapte les parties vocales en lignes mélodiques et en textures appropriées à l'orgue, tout en conservant l'esprit et le caractère de l'œuvre originale. La Toccata se présente comme un prélude à la messe, suivie d’une alternance Kyrie – Christe – Kyrie pour la prière pénitentielle. Enfin, la Canzon s'inscrit entre les lectures de l'Epître et de l'Evangile.
Compositeur du XXe siècle profondément croyant, Jean Langlais fait partie d’une génération de musiciens et notamment d’organistes qui se sont énormément intéressés à la musique baroque des XVIe et XVIIe siècle et qui ont grandement apporté à la redécouverte des instruments anciens et au développement de la facture d’orgues. Écrit en 1951, l’ensemble de pièces issues du recueil Hommage à Frescobaldi, dédié à Marcel Dupré (sans doute sur un ton humoristique, Dupré excluant de son enseignement les œuvres de Frescobaldi), capte l'esprit et le style de Frescobaldi tout en présentant une perspective moderne caractéristique de Langlais. Elle combine des éléments du style baroque avec des harmonies et des techniques d'écriture contemporaines, créant ainsi une œuvre riche en contrastes et en textures. L'œuvre célèbre l'importance de Frescobaldi dans le développement de la musique pour clavier et met en lumière son héritage durable. La Fantaisie présente un développement libre et improvisé autour du motif grégorien Ite Missa Est (« Allez, la messe est dite »). Le Thème et Variations, forme omniprésente à l’époque baroque, est présenté puis développé à travers une série de variations contrastées à la fois dans la structure de l’œuvre et dans les différentes sonorités de l’orgue. Enfin, l’Epilogue, pour pédale solo, joue le tour de force d'une fugue à quatre voix aux deux pieds seulement, et s'achève en une conclusion pleine et triomphante. Cette pièce offre une perspective moderne sur les thèmes et les styles abordés tout au long du programme, créant ainsi une conclusion puissante et aboutie à ce voyage musical.
Originaire du Mans, Jean L'Ange a débuté la musique par le piano. Il s’est rapidement tourné vers l’orgue auprès de Jean-Philippe Fetzer à Nancy puis Damien Simon à Rennes. Il a poursuivi sa formation d'organiste auprès d'Erwan Le Prado à Caen et y a obtenu son prix d’orgue mention très bien ainsi que sa licence musicien interprète mention bien. Par ailleurs, Il s’est formé auprès de Stéphane Béchy et a obtenu son prix de clavecin mention bien.
Il est depuis 2023, étudiant en master au Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon dans la classe de François Espinasse et Liesbeth Schlumberger.
En complément, il a enrichi sa formation par l'écriture, l'harmonie, l'improvisation, la basse continue, ainsi que l'histoire de la musique et l'analyse dans la classe de Guillaume Le Dréau.
Outre sa formation, il a participé à des master-class où il a pu bénéficier des conseils de personnalités telles que Jan Willem Jansen, Martin Schmeding, David Briggs, Peter Van Dijk.
Il se produit régulièrement en soliste, duo ou avec ensembles (Mysterious Opus Compagnie, ensemble vocal Diakhrôma, ensemble vocal Prolatio…).
Se passionnant profondément pour l’orgue à tuyaux de par son histoire et sa facture, il participe aux réflexions en vue de différents projets de restauration (Lisieux, Valognes, Rennes, Caen…).
Depuis 2019, il est organiste co-titulaire de la Cathédrale de Lisieux.
Tout au long de l’année, découvrez avec les Scènes ouvertes de nombreux projets étudiants au CNSMD Lyon et chez nos partenaires : Opéra de Lyon, ENS Kantor, Manufacture Lyon 3, Goethe Institut, macLYON, Fondation Renaud - Fort de Vaise, Médiathèque de Vaise, Marcy l’étoile, Théâtre de Villefranche, Église de Charbonnières.
License number: PLATESV-R-2022-001845 / PLATESV-R-2022-001846 / PLATESV-R-2022-001847 / PLATESV-R-2022-001849 / PLATESV-R-2022-001850
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