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[Scènes ouvertes] INTEGRALE BEETHOVEN POUR VIOLON ET PIANO #2
GOETHE-INSTITUT (LYON)
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Sonate no. 5 en fa majeur, op. 24
I. Allegro - II. Adagio molto espressivo - III. Scherzo. Allegro molto- IV. Rondo. Allegro ma non troppo
Romain Lassalle et Julie Dauchy
Sonate no. 7 en do mineur, op. 30 no. 2
I. Allegro con brio - II. Adagio cantabile - III. Scherzo. Allegro - IV. Allegro
Antoine Sorel et Rasmus Hansen
Sonate no. 10 en sol majeur, op. 96
I. Allegro moderato - II. Adagio espressivo - III. Scherzo. Allegro - IV. Poco allegretto
Thomas Ficheux et Siméon Labouret
Ce concert est le deuxième volet du triptyque consacré à l’intégrale des sonates pour violon et
piano de Beethoven. Ces dix pièces, composées entre 1796 et 1812, sont un formidable témoin
de l’évolution de l’écriture en sonate de Beethoven. En effet, si les premières sonates se situent
plutôt dans l’héritage de Haydn et de Mozart, Beethoven élargit progressivement les cadres
formels et musicaux, transforme les rapports entre les instruments, et apporte d’importantes
innovations compositionnelles, ouvrant ainsi la voie aux sonates romantiques du XIXe siècle.
La cinquième sonate, op. 24 en fa majeur dite « Le Printemps », est l’une des plus connues et des
plus jouées de ce répertoire. Elle est composée entre 1800 et 1801, et Beethoven la dédie au
comte Moritz von Fries, un de ses mécènes. Le titre « Le Printemps » sera ajouté par un éditeur
bien après la mort de Beethoven, mais il correspond tout à fait au caractère pastoral, enjoué et
serein de l’œuvre. La tonalité de fa majeur fait d’ailleurs écho à celle de la sixième symphonie,
écrite quelques années plus tard dans le même ton, et appelée justement Symphonie
« pastorale ».
La septième sonate, op. 32 no. 2 en ut mineur, est d’un tout autre caractère. Composée l’été 1802,
avant le séjour tristement célèbre à Heiligenstadt où Beethoven envisage de mettre fin à ses jours,
étant en prise avec sa surdité naissante, cette sonate est empreinte d’héroïsme et de drame. La
tonalité d’ut mineur peut évidemment nous faire penser à d’autres œuvres majeures de
Beethoven marquées par le même caractère tragique, si propre au compositeur : la cinquième
symphonie, le troisième concerto, la sonate pour piano « Pathétique », la dernière sonate pour
piano op.111, etc.Cette sonate est dédiée à l’empereur Alexandre Ier de Russie, monté sur le trône
en 1801 à la suite de l’assassinat de son père, et dont Beethoven appréciait les idées réformistes
et l’esprit hérité des Lumières.
Enfin, avec la dixième sonate, op. 96 en sol majeur, nous revenons à un caractère apaisé, ici aussi
pastoral et presque méditatif. Après une pause de huit années durant lesquelles il n’écrit pas pour
le genre, Beethoven profite du passage à Vienne en 1812 du violoniste virtuose français Pierre
Rode pour écrire, en très peu de temps, cette sonate qui sera créée par Rode lui-même au violon,
accompagné au piano par l’Archiduc Rodolphe, élève de Beethoven et dédicataire de l’œuvre.
Après la célèbre et redoutable neuvième sonate « À Kreutzer », Beethoven revient donc ici à une
écriture beaucoup plus aérienne et moins virtuose, par moments introspective, et d’une certaine
intimité, qui confère à cette œuvre l’aura qu’ont certains chefs d’œuvre de la maturité, à la fois
profonds et secrets.
Nous avons dit que Beethoven aimait à élargir le cadre formel ou traditionnel. Or ici il est un fait
rare pour un programme constitué uniquement d’œuvres de Beethoven : ces sonates sont toutes
les trois découpées en quatre mouvements suivant le même schéma, à savoir un premier
mouvement de forme sonate à deux thèmes, un mouvement lent, un scherzo et un finale.
Néanmoins, à travers ce schéma « traditionnel », nous aurons plaisir à entendre à quel point
Beethoven use d’inventivité avec tout le génie qui lui est propre, pour sans cesse surprendre
l’auditeur, et se jouer de toute forme préétablie
Dans le cadre de Spielfeld | Terrain de jeu. Le CNSMD Lyon au Goethe-Institut
© Hugo Sainte-Rose
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