[Epreuves publiques] PAUL GOHIER, MASTER DE PERCUSSIONS

GRATUIT SUR RESERVATION | DUREE 1h

• Création : u nu // n un
  Oeuvre plastique, chorégraphique et musicale.
  Pour deux organes parlants, extraits de leur contenant.

Interprètes : Paul GOHIER et Mélisande TONOLO
Composition musicale : Félix LACQUEMENT

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Paul Gohier et Mélisande Tonolo questionnent les allers-retours constants entre intériorité et extériorité.
Iels proposent d’extirper de leurs profondeurs physiques ce qui se passe dans leurs organes et d’en faire une analogie des corps dans leur globalité ; comme des entités qui sont mues par ce qui s’enfonce en elles tout comme par le mouvement interne qu’elles contiennent. Qu’il s’agisse du liquide amniotique qui permet au nouveau-né de rencontrer l’extérieur ou le mucus qui rend fluide le glissement de nos viscères, la tentative mouvementée d’exposer les parties fragiles de notre intériorité est accompagnée des résidus de ce qui nous protège autant dans notre voyage vers le dedans que dans celui vers le dehors.
Exposé.es à leurs extériorités et effleuré.es par ce qui dépasse leurs membranes, c’est la volonté de sortir de soi qui rend aussi concret la profondeur visqueuse de leurs sensations.
Dans u nu // n un, le mouvement arrive à l’endroit de l’ouverture et de la fermeture.
Il permet d’abord de rendre apparente l’activité interne d’un corps : sa psyché, sa digestion, ses ruminations, sa respiration, et toutes les autres fluctuations qui l’animent mais qui sont maintenues dans son dedans.
Le mouvement est central dans la recherche ; comment créer des états dans lesquels sont rendus visibles toute l’activité qu’il se passe en soi ? Le médium principal est celui de la nausée : incontrôlable, il est pourtant possible de générer du mouvement qui la fasse apparaître et irradier dans le corps, et mettre en lumière la possibilité de faire sortir le dedans à l’extérieur.
La perte de repère affecte la vue et force à se rattacher au sol, à la terre, à un support d’ancrage. L’état est convoqué par la répétition de mouvements concentriques, sensiblement rattachés à des cycles de machines à laver, remplissage d’eau, différentes vitesses circulaires, séchage, tremblements, vertiges et vagues successives.
C’est le ventre-contenant qui tente de les renfermer, sans que le contrôle ne soit jamais total.
La percée vers l’extérieur donne une visibilité directe sur un monde fait jusqu’ici de sensations. Ces zones d’entre-deux, ni vraiment dehors, ni vraiment dedans, entrouvertes, qui de par leur mollesse, souplesse ou viscosité, sont des lieux de transformation constante (bouche, yeux ; orifices physiques ou émotionnels), seront le lieu d’une attention particulière : leur ductilité sera la matière principale génératrice du mouvement chorégraphique.
Le son, la voix et les mots ; outils d’extériorisation, qui permettent de distinguer une musicalité singulière de nos corps. Une forme de dualité se dégage ainsi par l’intermédiaire du dialogue visant à établir deux individualités.
Dans un autre cas, la voix peut unifier en faisant entendre une seule et même personne lorsqu’il s’agit de parler à l’unisson.
La matière sonore et la musique au même titre que la voix permettent d’acquérir des états de corps communs et une unité chorégraphique. Grâce aux outils de composition, nous relions les points de départ du mouvement et du son ensemble, pour que ces matériaux trouvent la même motivation : tenir précairement l'équilibre entre l’enfouissement en soi, et l’enfouissement dans l’autre.

Paul se forme en percussions au CRR de Rennes dans la classe de Rémi Durupt et Julien Pellegrini puis au CNSMDL dans la classe de Minh-Tâm Nguyen.
Durant sa formation à Rennes puis à Lyon il crée une affinité particulière avec la danse et l’improvisation. La lecture du mouvement dansé ainsi que la création musicale instantanée l’interpellent.
Il occupe aujourd’hui un poste d’accompagnateur au CNSMDL pour les classes de danse contemporaine depuis maintenant 2 ans et se construit par les projets de création et ses diverses expériences au plateau.
Il s’intéresse également à la performance et se questionne quant à l’importance du lieu et des espaces qu’il occupe.
Il entreprend un travail spécifique sur le « corps » ; son mémoire de recherche vise à expliquer la notion de musicalité dans le geste chorégraphique, cela se traduit par une analyse des différents moteurs du mouvement ainsi que la perception que nous nous en faisons. Le monde du spectacle par le biais de la transversalité des arts est donc au centre de ses envies professionnelles.
En 2022-2023, il travaille avec le metteur en scène Raphaël Patout (CIE la chambre noire) sur la pièce La Fabrique du lieu, pour deux performeurs, un danseur et un musicien.
En 2023-2024, il travaille également en tant qu’interprète/ musicien et compositeur avec la Cie bornées et relatives pour la création de Ronce s’appuyant sur le texte de Samaël Steiner et mise en scène par Mathilde Segonds.
En parallèle, il fonde en 2023 avec son frère Jérémy Gohier (pianiste) et Cecile Lartigau (ondiste) un trio de musique de chambre. Par l’intermédiaire de nos trois claviers respectifs, le piano, les ondes Martenot et le vibraphone ; nous cherchons à rendre accessible le répertoire contemporain en l’insérant dans des programmes de concert d’esthétiques variées alliant créations, transcriptions et improvisations. Ce travail se fait en intime relation avec des compositeurs notamment Léon Appeldoorn.
En 2024, il fonde avec Mélisande Tonolo le collectif WashingWashing, iels mènent une recherche à la fois plastique, musical et chorégraphique.

License number: PLATESV-R-2022-001845 / PLATESV-R-2022-001846 / PLATESV-R-2022-001847 / PLATESV-R-2022-001849 / PLATESV-R-2022-001850