[Scènes ouvertes] SIMEON LABOURET, VIOLON & ALMA CHAUMEILLE, PIANO

HORS LES MURS | GRATUIT | DUREE 1h

• Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate pour violon et piano en si bémol majeur, K. 454 (1784)
  I. Largo — Allegro, II. Andante, III. Rondo : allegretto
• Amanda Maier : Sonate pour violon et piano en si mineur (1878)
  I. Allegro, II. Andantino, III. Allegro molto vivace.
• Béla Bartók : Sonate pour violon et piano nº2, op. 76 (1922)
  I. Molto moderato, II. Allegretto

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Composée en 1784, la sonate pour violon et piano en si bémol majeur de W. A. Mozart est la première du dernier cycle de sonates composé par le compositeur à Vienne. Particulièrement lumineuse, elle s’articule en trois mouvements d’une grande densité. Mozart emprunte au style opératique, notamment dans l’ouverture du premier mouvement, un Largo, qui déploie un dialogue lyrique entre les deux instruments. Parfois humoristique (dans les contrastes abrupts du troisième mouvement notamment), parfois d’une intériorité profonde (on pense à certains thèmes de l’Andante central), cette sonate se caractérise par un remarquable équilibre entre le traitement du violon et du piano.

Amanda Maier-Röntgen a connu comme tant d’autres le destin contrarié des artistes femmes du dix-neuvième siècle. Née en Suède en 1853, formée aux Conservatoires de Stockholm et de Leipzig, elle fut une violoniste et une compositrice très acclamée jusqu’à son mariage avec Julius Röntgen en 1880. Violoniste, elle fit des tournées en Allemagne, en Suède, en Russie. On lui proposa même une tournée aux États-Unis qu’elle refusa. Compositrice, elle fut admirée de Johannes Brahms, fréquenta Edvard Grieg et Anton Rubinstein. La brièveté de sa trajectoire éclatante ne permit pas que son souvenir lui survive, et, déjà disparaissante du temps de son vivant, du fait de son mariage, de sa maternité, et d’une pleurésie qui l’emporta à 41 ans, Amanda Maier-Röntgen fut relativement oubliée. En 2018, une thèse, Amanda Maier: Her Life and Career as a Nineteenth-Century Woman Violinist, de Jennifer Martin, est écrite. En 2019, un disque comportant l’intégrale de son œuvre publié paraît. Avec ces gestes de réhabilitation l’œuvre d’Amanda Maier-Röntgen réapparaît petit à petit dans les programmations de concert. La vie et l’œuvre de cette artiste affirmée et sincère sont encore méconnus, et beaucoup reste à faire. Certaines de ses œuvres sont toujours inédites, tout comme son journal intime, conservé à Stockholm.

Composée en 1922, la Sonate n°2 pour violon et piano de Béla Bartók occupe une place particulière dans l'œuvre du compositeur. S'inscrivant dans sa période de pleine maturité, cette sonate fait partie des pièces du compositeur et pianiste hongrois dans lesquelles il cherche à concilier la réécriture de thèmes de danses et chants paysans qu'il avait lui-même recueillis avec une écriture « moderne », influencée par le dodécaphonisme de la Seconde Ecole de Vienne. Il indique en effet à propos de ses deux sonates pour violon et piano « avoir approché une certaine catégorie de musique à douze sons ». Si l'œuvre est bâtie autour du pôle tonal d'utmajeur, le modernisme de l'écriture se distingue par l'usage récurrent de l'intervalle de seconde majeure (ou septième mineure) - intervalle conjoint provoquant une grande tension, celui de gammes par tons, ainsi que de la polytonalité (l'usage simultané de plusieurs tonalités) et d'accords dissonants se rapprochant davantage du cluster. L'agressivité de cette écriture est toutefois assouplie par l'emploi de thèmes de tradition paysanne. Par exemple, la figure initiale, issue d'un thème populaire roumain, revient à plusieurs reprises au cours de l'œuvre, et la conclut de manière suspendue. Cette sonate au ton général très libre et aux élans rhapsodiques a notamment été enregistrée par le compositeur au piano avec Joseph Szigeti au violon.

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Alma Chaumeille et Siméon Labouret

Alma Chaumeille, pianiste, et Siméon Labouret, violoniste, se rencontrent au CNSMD de Lyon en 2020, d'abord en formation de quatuor. Ils travaillent ensemble autour de plusieurs projets, notamment à l'occasion d'une journée célébrant le centenaire de la mort de Marcel Proust organisée par Anne-Lise Gastaldi. Ils se retrouvent également en sonate pour la deuxième édition du festival de musique de chambre « D'une rive à l'autre » au CNSMD de Lyon, qui célèbre en 2022 la musique française. Avec clarinette et violoncelle, ils jouent à l'Ecole Nationale Supérieure de Lyon le Quatuor pour la fin du temps d'Olivier Messiaen, puis avec violoncelle le Trio op.100 de Schubert au Goethe-Institut. Unis par une vision commune de la musique classique et du répertoire, ils décident de travailler plus étroitement en duo, pour explorer la multitude d'œuvres consacrées à la sonate pour violon et piano, de Mozart à Crumb en passant par Ravel, Bartok ou Brahms. Ils ont alors l'occasion de se produire dans la salle Varèse du CNSMD de Lyon ou à l'Opéra de Lyon.

Dans le cadre des Dimanches au Prieuré

License number: PLATESV-R-2022-001845 / PLATESV-R-2022-001846 / PLATESV-R-2022-001847 / PLATESV-R-2022-001849 / PLATESV-R-2022-001850