[Epreuves publiques] YUKA FUNABASHI, MASTER DE PIANO

GRATUIT SUR RESERVATION | DUREE 1H

• Arnold Schoenberg : Klavierstück op.33a
• Anton Webern : Variations pour piano op.27
  I. Sehr mäßig (très lent) - II. Sehr schnell (très rapide) - III. Ruhig fließend (calme, fluide)
• Pierre Boulez : Première sonate
  I. Lent - II. Assez large – rapide
• Improvisation libre*
• Claude Debussy : Reflets dans l’eau (extrait du premier cahier des Images)
• Tristan Murail : Cailloux dans l’eau
• Louis Walin : Le Linceul de la mémoire

Avec la participation de Fabrice Pierre (direction), Yukari Miyazawa, Benjamin Loriot (violons), Clémence Lauroz (alto), Kanade Ishii*, Aline Masset (violoncelles), Clément Roger (contrebasse), Eugénie Ikonomou*, Lucile Sublaurier (flûtes), Arthur Viramoutou (hautbois), Cassandre Deydier (clarinette), Agathe Herbaut (basson), Guillaume Renévot (cor), Casimir Geufroi (trompette), Hector Vanbeselaëre (trombone), Sumire Tsuruoka (tuba), Théo Guimbard*, Po-Sheng Chen (percussions)

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Les 5 ans passés au CNSMD de Lyon m’ont apporté beaucoup de découvertes musicales ainsi que de précieuses rencontres. Cela m’a notamment amené au répertoire des XXème et XXIème siècles, auquel je me suis beaucoup attachée, et qui constitue le programme de mon récital d'aujourd'hui.

Le programme se compose de deux parties : la musique sérielle puis la musique spectrale. La musique sérielle se développe au début du XXème siècle dans la lignée de l’expressionnisme en Allemagne, pendant les troubles de la Première Guerre mondiale. C’est Arnold Schoenberg qui a guidé ce mouvement et il a été succédé par Anton Webern et Alban Berg, ce que l’on nomme aujourd’hui la Seconde École de Vienne. La musique spectrale naît dans les années 1970 en France, en opposition à la musique sérielle. Elle se développe notamment grâce aux progrès de l’informatique musicale. Les compositeurs traitent les phénomènes acoustiques dans la musique comme des ondes sonores.

L’intérêt pour le répertoire contemporain m’a également donné envie de travailler avec des compositrices et des compositeurs de ma génération, et de créer une musique moi-même. Dans le programme d’aujourd’hui, vous m’entendrez improviser et découvrirez aussi une œuvre écrite par un compositeur du CNSMD.

C’est grâce à Schoenberg que je suis entrée dans le monde de la musique moderne et contemporaine. Une de ses pièces m’avait été imposée pour un projet et j’ai d’abord été rebutée par son langage dans un premier temps. Ce n’était pas du tout ce que j’avais l’habitude d’entendre. Cependant, la pièce m’attirait, et j’ai ainsi souhaité compléter mon répertoire avec les trois compositeurs de la Seconde École de Vienne. Son Klavierstück op.33a (composé en 1929) et les Variations pour piano op.27 de Webern (composées en 1936) sont écrits à partir du dodécaphonisme sériel. Le dodécaphonisme est une technique dans laquelle les douze notes de la gamme chromatique sont traitées sans hiérarchie et sans duplication dans la série. Les compositeurs cherchent à s’exprimer autrement qu’avec la musique tonale traditionnelle.

Leur musique laisse un héritage à des compositeurs au-delà des frontières après-guerre. Pierre Boulez a beaucoup été influencé par la musique de Webern. Il a développé la logique sérielle jusqu’à ses ultimes limites. Sa première sonate est écrite en 1946, au début de sa carrière, juste après la Seconde Guerre mondiale. Lorsque j’ai entendu cette pièce en concert pour la première fois, sa façon innovante de traiter le son m’a interpellée et cette expérience m’a donné envie de la jouer moi-même. Cette sonate n’a pas de mesures régulières, et de violents sauts de notes et des changements de nuances sont inattendus. Sa musique a fait table rase de la conception du temps de la musique. Vous trouverez un contraste dû à l’alternance des deux idées temporelles opposées : le temps lisse (sans mesure ou rythme perceptible, une évolution d’objets sonores dans le temps quasi-arrêté) et le temps strié (avec la pulsation systématique, en de virtuoses toccatas).

Tristan Murail est l’un des pionniers de la musique spectrale. Cailloux dans l’eau est écrit à l’occasion du centenaire de la mort de Claude Debussy, en 2018, inspiré par ses célèbres Reflets dans l’eau. Cette pièce, qui se trouve dans le premier cahier des Images écrit en 1905, est l'une des œuvres les plus emblématiques de l'impressionnisme. Cailloux dans l’eau de Murail évoque la musique de Debussy sans la citer. Le compositeur développe son langage à partir de motifs, d'images et de techniques de la pièce de Debussy. C’est toujours intéressant pour moi de découvrir des pièces écrites en s’inspirant de celles du passé. Je suis curieuse de voir la manière dont les compositeurs d’aujourd’hui assimilent et développent le langage et le répertoire d’autrefois dans leurs compositions.

Le Linceul de la mémoire écrit par Louis Walin est une pièce pour piano et ensemble. Elle a été composée à la suite d’un premier projet de pièce pour piano seul datant de l’année 2023 et sur laquelle nous avions déjà travaillé ensemble. Cette pièce s’inscrit donc dans la démarche de ces pièces solistes devenant ensuite des pièces concertantes. Le compositeur, très intéressé par l’Histoire, cherche à faire converger cet univers avec celui de la composition contemporaine. Cette œuvre s’inspire donc des révoltes des Canuts ayant eu lieu à Lyon en 1831 et 1834. L’ensemble des quinze instruments a été développé librement à partir de la partie de piano et résonne comme un dispositif électronique.

Enfin, j’aimerais adresser mes sincères remerciements à mes professeurs de piano, Anne-Lise Gastaldi, Sébastien Vichard et Thierry Rosbach pour leurs conseils et leurs encouragements. Je remercie également Louis Walin pour son soutien à ce projet. Je voudrais adresser ma reconnaissance à Fabrice Pierre et aux musiciens qui m’accompagnent aujourd’hui ainsi qu’aux personnes de la régie, ce programme n’aurait pas pu se réaliser sans eux. Un grand merci à tous ceux qui se sont impliqués à mes côtés au cours de mes années d’études. Bon moment musical à vous tous !

Yuka Funabashi

Née en 1997 à Tokyo au Japon, Yuka Funabashi commence ses études musicales à l’âge de 2 ans et le piano à l’âge de 6 ans. Après son entrée au Tokyo College of Music, elle se rend en France en 2017 et étudie au Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Maur-des-Fossés avec Christophe Bukudjian. Elle y obtient son DEM de piano mention très bien à l’unanimité avec les félicitations du jury et également celui de Formation Musicale.
En 2019, Yuka est admise au Conservatoire Supérieur National Musique et Danse de Lyon dans la classe d’Hervé N’Kaoua et se forme avec Anne-Lise Gastaldi, Sébastien Vichard et Thierry Rosbach. Elle est demi-finaliste du Concours International de Piano de Lyon en 2022 et du Concours International de Piano de Saint-Paul-Trois-Châteaux en 2023. Elle se produit dans la saison 2022-2023 de Jeunes Talents à Paris. Elle est invitée à donner des concerts au Showroom KAWAI France à Paris dans la série de l’Heure du Concerto en 2023 et à Lyon dans le cadre de la saison musicale 2023-2024 de PianoThé.
Passionnée des répertoires des XXème et XXIème siècles, Yuka collabore activement avec des compositrices et des compositeurs, et s'engage dans la création musicale.

© Ville de Saint-Paul-Trois-Châteaux

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